Eclairagiste & danseuse

Printemps


Concert-installation - 50 mn

Stacks Image 5593


Sylvaine Hélary  - flûtes, voix, composition; Antonin Rayon - piano, synthétiseur, bandes magnétiques, composition; Toma Gouband - batterie; Julien Boudart - synthétiseurs, composition; Arthur Grand - lecture, vidéo; Anne Palomeres - création lumière; Alexis Forestier - construction, mise en scène; Images: Arthur Grand, Aalam Wassef, Anaïs Rousset; Textes: Arthur Grand, Julien Boudart, Xavier Papaïsla voix de Xavier Papaïs est extraite de son intervention au séminaire "Défaire l'occident", organisé à Plainartige (Limousin) en Août 2013Emily Dickinson "The Inundation of the Spring"E.E. Cummings "Sweet Spring"Ernst Herbeck "Le Lila déborde du jardin"production: Sybille Musiqueco-production: Théâtre de Vanves


ORIGINES
Ce projet de concert-installation est d’abord né sous une forme laboratoire en 2011 lors d’une résidence de travail à l’Atelier du Plateau à Paris. Il rassemblait Sylvaine Hélary, Antonin Rayon, Sylvain Lemêtre et le performer et blogueur Aalam Wassef, alors très engagé dans la révolution égyptienne.
Après quelques jours de travail, une première mouture du spectacle fut présentée sous une forme très spontanée et expérimentale. Puis, le label Ayler Records nous offrit d’enregistrer une version radiophonique de ce premier Printemps, dans le cadre d’un double disque du quartet Spring Roll. Suite à cette première expérience, nous avons eu l’envie de continuer l’exploration, de développer ce travail, tout en gardant son caractère jaillissant.

PRÉSENTATION
Printemps est une œuvre collective. C’est un concert « étendu », conçu pour s’adapter à diverses configurations, associant musique, vidéo, voix et performance live. Il s’y rejoue certainement la vieille tentative d’un art total. La singulière prise de l’espace, la disposition centrale des instruments, le jeu minimal mais décisif des lumières et de l’obscurité, l’usage de la vidéo, l’irruption du texte et du dialogue, les accidents calculés et enfin le déroulement implacablement dramatique de l’ensemble : tout cela doit se comprendre comme une construction rituelle. Printemps ne parle pas de nos expériences, il ne relate pas une expérience, mais il se présente comme une expérience.
Le texte d’Arthur Grand, dont la structure est musicale, est un conte qui « parle de ce qui nous rassemble, et que pourtant nous ne pouvons nommer.» Cette forme naïve permet d’exposer très précisément les choses, avec des mots simples.


FORME SCÉNIQUE
Ce qui est marquant, c’est la fusion d’une installation, d’instruments et d’un dispositif sonore. Les différentes composantes de la représentation entretiennent des rapports non hiérarchisés. La musique n’est pas assujettie aux images, les images ne sont pas assujetties à la voix. La parole est présente, sous plusieurs formes : le dialogue entre participants, la lecture de lettres engageant le débat avec un tiers absent, la diffusion d’un extrait d’une conférence tenue en un autre lieu et s’adressant ostensiblement à une autre assistance, actuellement absente. Qu’elle soit adressée à l’intérieur du groupe ou à l’extérieur de la salle, la parole saute toujours l’échelon intermédiaire : elle ne s’adresse jamais directement à l’auditoire présent. Ceci, comme l’attitude des musiciens semblant simplement occupés à leur tâche, témoigne d’un refus stratégique du rapport frontal au public. Parce que la place de l’auditoire n’est pas fixée à demeure, elle reste ouverte et invitante. Parce que l’attention n’est pas demandée, elle est obtenue. Parce l’on ne s’adresse pas à un public, on le produit. C’est-à-dire : on produit une disposition particulière à l’écoute et à la voyance. Telle est l’antique fonction magico-politique de la musique

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